mercredi 24 juin 2009

Opus 111. L'adieu à la sonate

Thomas Mann, Docteur Faustus chapitre VIII.
Les fameuses pages sur l'opus 111 de Beethoven, "l'adieu à la sonate" expliqué par Kretzschmar le professeur bègue d'Adrian Leverkhün. C'est autre chose que Jean-François Zygel...

"... Il ne demandait pas si nous le comprenions et nous ne nous le demandions pas davantage. S'il estimait que l'essentiel pour nous était de l'entendre, nous partagions entièrement son avis. A la lueur de ce qui précédait, continua-t-il, il convenait d'examiner l'oeuvre dont il parlait dans ce cas particulier, la sonate opus 111. Il s'assit alors au piano et nous joua par coeur la composition entière, le premier et l'immense second mouvement. Ses commentaires se mêlaient constamment à son jeu et, pour attirer notre attention particulière sur la facture, par intervalles il chantait avec enthousiasme. Tout cela réuni produisait un spectacle mi-entraînant, mi-comique et déchaînait fréquemment l'hilarité du petit auditoire. Comme il avait le toucher puissant et que dans les forte il chargeait avec violence, il était obligé de crier à tue-tête pour rendre ses interventions à peu près compréhensibles et déployait le maximum de voix pour souligner le morceau par ses arabesques vocales. De la bouche, il mimait ce que les doigts jouaient : "Boum boum - Voum voum - Croumcroum !" faisait-il, dès les farouches accents du début du premier mouvement, et il accompagnait d'une voix aiguë de fausset les passages de charme mélodieux qui parfois éclairent comme de délicates lueurs de jour le ciel d'orage tragique du morceau. Enfin, il posa ses mains sur ses genoux, reprit un instant haleine en disant : "Nous y voilà !" et commença le mouvement à variation, l'adagio molto semplice e cantabile.

Les thème de l'ariette dévolu à des aventures et à des destinées auxquelles son innocence idyllique ne semble nullement le préparer entre immédiatement en scène et s'exprime sur seize mesures, réductibles à un motif qui se dégage à la fin de sa première moitié, pareil à un bref appel plein d'âme. Trois notes seulement, une croche, une double croche et une noire pointée, scandées à peu près comme "bleu - de ciel" ou "mal - d'amour" ou "a - dieu cher" ou "temps - jadis" ou "pré - fleuri" et c'est tout. Par la suite, si l'on considère ce que devient cette douce exhalaison, cette formule mélancolique et paisible, sous le rapport du rythme, de l'harmonie et du contrepoint, tout ce par quoi son maître la bénit et la maudit, vers quelles nuits et quelles clartés surnaturelles il la précipite et l'élève, vers quelles sphères de cristal où la chaleur et le froid, la paix et l'extase se confondent, on peut évidemment qualifier tout cela en gros de merveilleux, étrange et excessivement grandiose, sans pour autant définir ce qui par essence est indéfinissable, et Kretzschmar, de ses mains agiles, nous jouait ces métamorphoses inouïes en chantant à gorge déployée : "Dim-dada !" et en criant des commentaires : "Les chaînes de trilles ! Les fioritures et les cadences ! Entendez-vous la convention qui subsiste intacte ? Ici - la langue - n'est plus - épurée, débarrassée de l'apparence - de sa soumission - subjective - l'apparence - de l'art - est rejetée - à la fin. - L'art rejette toujours - l'apparence de l'art. Dim dada : Veuillez écouter comment ici - la mélodie s'efface sous le poids fugué - des accords. Elle devient statique, elle devient monotone - deux fois ré, trois fois ré - à la queue leu leu - c'est grâce aux accords - dim-dada ! Veuillez écouter avec attention ce qui se passe ici..."

On avait une peine extraordinaire à suivre en même temps ses hurlements et la musique très compliquée à laquelle il les mêlait. Nous nous y appliquions, penchés en avant, les mains entre les genoux, les yeux fixés tour à tour sur ses doigts et sur sa bouche. La caractéristique du mouvement consiste dans la grande distance entre la basse et le chant, la main droit et la gauche ; vient un instant, une situation extrême, où le pauvre motif semble planer solitaire et abandonné au-dessus d'un abîme vertigineux et béant, - instant terrifiant et auguste que suit aussitôt son craintif recroquevillement, comme un effarement terrifié que pareil sort lui ait pu échoir. Mais il lui arrive encore beaucoup d'aventures avant de prendre fin. Cependant qu'il s'achève, intervient un événement complètement inattendu et émouvant dans sa douceur et sa bonté, après tant de fureur concentrée, de persistance, d'acharnement et d'égarement sublimes. A l'instant où le motif très éprouvée prend congé et devient un adieu, un cri et un signe d'adieu, avec ce ré-sol, sol, un léger changement se produit, une petite extension mélodique. Après un ut initial, il s'augmente d'un ut dièse devant le ré, en sorte que maintenant il ne se scande plus comme "bleu - de ciel" ou "pré - fleuri", mais comme "ô - doux bleu du ciel" ou "gen - til pré fleuri", "a - dieu pour toujours". Et cette adjonction de l'ut dièse est la chose la plus touchante, la plus consolante, la plus mélancoliquement apaisante du monde. C'est comme une caresse douloureuse et tendre sur les cheveux, sur la joue, un suprême et profond regard dans les yeux, pour la dernière fois. Il bénit l'objet, la formule effroyablement torturée, en lui conférant une humanité saisissante et l'approche si doucement du coeur de l'auditeur, pour un adieu, un éternel adieu, que les larmes vous montent aux yeux. "Ou - blie ton tourment !" est-il dit. "Grand - fut Dieu en nous." "Tout - n'était qu'un songe." "Res - te-moi fidèle." Puis une brisure. Des triolets rapides, durs, se hâtent vers un dénouement quelconque qui eût pu tout aussi bien terminer un autre morceau.

Après, Kretzschmar ne quitta plus le pianino pour regagner sa table de conférencier. Il resta en face de nous sur son tabouret tournant, dans la même attitude que nous, les mains entre les genoux, et acheva en quelques mots sa leçon sur le problème de savoir pourquoi Beethoven n'avait pas ajouté de troisième mouvement à l'opus 111. Il suffisait, dit-il, d'avoir entendu le morceau pour pouvoir répondre nous-mêmes à la question. Un troisième mouvement ? Un recommencement ? Après un pareil adieu ? Un retour - après cette séparation ? Impossible ! Il était advenu que la sonate, dans ce deuxième mouvement, cet énorme mouvement, s'était achevée à jamais. Et lorsqu'il disait : "la sonate", il n'entendait pas désigner uniquement celle-ci, en ut mineur, mais la sonate en général, en tant que genre, en tant que forme d'art traditionnelle : elle avait été amenée ici à sa fin, à faire une fin, elle avait rempli son destin, atteint son but insurpassable, elle s'abolissait et se dénouait, elle prenait congé - le signe d'adieu du motif "ré-sol sol" adouci mélodiquement par l'ut dièse était un adieu dans ce sens général aussi, un adieu grand comme l'oeuvre, l'adieu de la sonate.

Là-dessus Kretzschmar s'en alla, suivi d'applaudissements peu nourris mais prolongés, et nous partîmes également, assez songeurs, alourdis de pensées neuves. En prenant leur vestiaire, la plupart d'entre nous, selon une habitude courante, fredonnaient le motif qui formait l'impression dominante de la soirée, le thème du second mouvement sous sa forme primitive et sous celle où il faisait ses adieux. Ils le chantaient d'un air pensif tout en marchant et longtemps on entendit retentir, par les rues lointaines où les auditeurs s'étaient dispersés, rues sonores d'une petite ville ouatée de paix nocturne, les "adieu cher", "a - dieu pour toujours", "grand - fut Dieu en nous", renvoyés en écho.

Ce ne fut pas la dernière fois que le bègue nous entretint de Beethoven. Il lui consacra bientôt une nouvelle conférence sous le titre de : "Beethoven et la Fugue". De ce thème aussi je me souviens nettement. Je le revois encore sur l'affiche. Je me rendais compte qu'il était aussi peu fait que le précédent pour susciter dans la salle de l' "Utilité publique" une dangereuse ruée d'auditeurs. Notre petit groupe retira d'ailleurs de cette soirée une jouissance et un profit marqués. En effet, les envieux et les adversaires du maudit novateur avaient, nous fut-il dit, toujours déclaré Beethoven incapable d'écrire une fugue. "Il ne peut pas, et voilà !" allaient-ils répétant, conscients de la portée d'un pareil reproche. A l'époque, cette respectable forme d'art était encore très en honneur et nul compositeur n'eût trouvé grâce devant le tribunal musical ni satisfait les potentats dispensateurs de commandes et les grands seigneurs contemporains, s'il n'avait affirmé également ses talents en matière de fugue. Le prince Esterhazy prisait par-dessus tout cet art magistral. Or, dans la Messe en ut que Beethoven écrivit à son intention, le musicien n'avait pu dépasser des ébauches avortées de fugue. Du point de vue mondain, il y avait là une incivilité et, du point de vue artistique, un manque impardonnable. Dans l'oratorio "Le Christ au Mont des Oliviers", tout travail fugué faisait défaut, bien qu'il y eût été fort à sa place. Un essai aussi faible que la fugue du troisième quatuor de l'opus 59 n'infirmait point l'assertion que le grand homme était un mauvais contrapontiste et le monde musical qui donnait le ton avait été fortifié dans cette opinion par les passages fugués de la marche funèbre de l' "Héroïque" ou l'allegretto de la Symphonie en la majeur. Pour comble, le mouvement final de la sonate pour violoncelle en ré, opus 102, dit : "Allegro fugato !..."... C'avait été, racontait Kretzschmar, un tolle, une levée de boucliers. L'oeuvre entière fut proclamée obscure jusqu'à en être insupportable et l'on se plaignit que durant au moins vingt mesures la confusion fût scandaleuse, principalement à cause des modulations trop colorées. Il n'y avait plus qu'à classer tranquillement le dossier : cet homme était décidément inapte à se plier aux exigences d'un style rigoureux.

Je m'interromps dans la restitution de cette scène pour faire remarquer que le conférencier nous parlait de choses, d'affaires, de rapports artistiques qui n'entraient encore nullement dans notre champ de vision et sa parole toujours difficile les évoquait pour nous comme des ombres en marge de notre horizon. Incapables de contrôler ses dires autrement que par ses exécutions au piano-forte entrercoupées de commentaires, nous écoutions avec l'imagination vaguement émue d'enfants qui entendent des contes de fées pour eux incompréhensibles, alors que pourtant leur esprit fragile se sent enrichi et stimulé d'une façon particulière, rêveusement prémonitoire. "Fugue, contrepoint, Eroïca, confusion à cause de modulations trop colorées, rigueur du style", pour nous c'était là au fond encore un langage de conte, mais nous l'accueillions aussi volontiers et en ouvrant d'aussi grands yeux que les enfants suivent une histoire hermétique pour laquelle ils ne sont nullements mûrs - avec beaucoup plus de plaisir d'ailleurs que les sujets plus proches, plus à leur niveau, à leur mesure. C'est là, le croira-t-on, la manière d'apprendre la plus intense et la plus fière, peut-être la plus féconde - cette initiation anticipée enjambant de larges espaces d'ignorance. Comme pédagogue, je devrais sans doute m'interdire pareil jugement, mais je sais que la jeunesse préfère infiniment ce mode d'enseignement et j'estime qu'avec le temps, l'espace sauté se comble de lui-même."

mardi 16 juin 2009

facilis descensus Averni

From Virgil, Aeneid, VI-126. "The descent of Avernus is easy"; in ref. to Avernus, a deep lake near Puteoli, a reputed entrance to the underworld. "It is easy to slip into moral ruin"
Poe at the end of "The Purloined Letter" : "... For eighteen months the Minister has had her in his power. She has now him in hers; since, being unaware that the letter is not in his possession, he will proceed with his exactions as if it was. Thus will he inevitably commit himself, at once, to his political destruction. His downfall, too, will not be more precipitate than awkward. It is all very well to talk about the facilis descensus Averni; but in all kinds of climbing, as Catalani said of singing, it is far more easy to get up than to come down. In the present instance I have no sympathy - at least no pity - for him who descends. He is that monstrum horrendum, an unprincipled man of genius. ..."

vendredi 29 mai 2009

Last time you shed a tear

- C'est quand la dernière fois que tu as pleuré ?
- Je ne suis pas très pleureur.
- Dis. Moi c'est tout con, c'est au cimetière. Et puis avant-hier, une scène dans un livre, tout ce qu'il y a de plus mélodramatique. Je suis laissée avoir, si tu veux.
- Si je te le dis tu vas me prendre pour un type bizarre.
- D'accord.
- Tu veux me donner une cigarette d'abord ? Non attends avant de répondre - merde, je veux pas reprendre mais c'est irrésistible, l'été, les terrasses, et cette chose infernale, la convivialité. OK, je te demande une cigarette et je t'implore de refuser.
- Il ne m'en reste que deux dans le paquet.
- Merci.
- Tiens.
- Quoi ?
- Prends en une. Allez, j'insiste. Tiens, je l'allume pour toi.
- Hum.
- C'était quand alors ?
- Le DVD du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn. Le ballet, mis en scène par Georges Balanchine je crois. A la fin de l'ouverture une nuée de ballerines habillées en fées entoure l'héroïne. Elles ont dix ans, douze ans, non moins. Neuf ans. Elles sont là, un essaim de petites fées, et elles font semblant de bâiller pour dormir, pour retomber dans le sommeil. J'en avais les larmes aux yeux.
- Ah oui en effet.
- Tu vois, je t'avais dit.

mercredi 6 mai 2009

On m'a donné un petit poste de télévision...

... et j'ai appris sur France 2, au JT de 13h, que des bulldozers sont en train de raser le site de ce garage Renaud d'Aulnay-sous-bois qui avait été incendié en novembre 2005 lors des "émeutes urbaines" - les images avaient fait le tour du monde, rappelle opportunément Elise Lucet. Un centre commercial "avec 150 emplois à la clé" va être construit à la place, sur ces ruines que les habitants d'Aulnay ont surnommées "la verrue". Sujet avec le promoteur immobilier sur les lieux, en costume sombre et dossier plastifié plaqué contre le torse. Il parle avec son plus beau sourire Colgate d'un lieu de vie, qui va vivre le soir, le jour, la nuit, le week-end. Il y aura cinq restaurants, des magasins, des lieux d'animation ; la voix d'un journaliste nous apprend la bonne nouvelle que tous les participants au projet ont promis d'embaucher des habitants d'Aulnay. Retour plateau, Elise Lucet prend le ton "insolite" (il y a deux tons dans la gamme d'un présentateur de JT : grave et insolite) pour présenter son invité : le maire communiste de La Courneuve, qu'on aperçoit furtivement à l'autre bout de la table. Lassé d'entendre tout le temps parler de sa ville comme d'un ghetto urbain, ce monsieur a décidé (est-ce une provocation ? s'inquiète Elise Lucet) de saisir la HALDE, Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations. Son nom s'affiche au bas de l'écran : il s'appelle Gilles Poux et il se gratte la tête.

lundi 27 avril 2009

Cher Merlin

pardonne-moi de t'ecrire cet email que j'ai la faiblesse de croire si important sur un clavier sans e accent aigu ni chiffre deux. Peut-être est-ce l'image la plus tristement juste de ce qu'aura ete notre relation : incomplète, frivole, à sens unique, jouee par un dieu de l'amour recru de fatigue sur un clavier mutile (oui, je me mets à ecrire comme toi, avec de faux "peut-être" et des metaphores à la chaîne)

Depuis la fenêtre de cette cuisine rustique où j'ai tant de souvenirs, je vois le laurier et le bouleau que mon père avait plantes à la naissance de Jean-Baptiste. Ils etaient censes symboliser le sud et le nord ; je n'ai jamais trouve très convaincant le couple qu'ils formaient au fond du jardin mais il en a va sans doute toujours ainsi des unions premeditees : le temps souffle sur elles, lentement mais sûrement, et elles finissent par avoir l'air de ce qu'elles sont, des mensonges. Puisqu'il est enfin question de ceux-ci je veux te dire que je ne t'en veux pas pour ce que j'ai vu rue de Turenne, que je ne t'en veux pas pour ce que j'ai cru comprendre en lisant cette lettre qu'elle t'a envoye - et puis de toute façon tu trouveras toujours le moyen de me faire passer pour la vraie coupable decacheteuse de lettres qui ne lui sont pas destinees. Je prefère ne pas me poser de questions sur ce que j'imagine être certains de tes miserables petits secrets mais, crois-le ou pas, ceux-ci ne pèsent presque d'aucun poids dans ma decision. Si je ferme la porte entre toi et tes mensonges et moi c'est pour une autre raison. J'etais prête à refaire un effort, à accepter que tu sois dans une mauvaise periode et que les mauvaises periodes soient synonymes chez toi de cruaute envers les autres, j'etais prête à tout, à avaler toutes les dissymetries, à excuser ton indecence, ton absence de souci des gens, ton extraordinaire egoïsme et ton auto-complaisance - mais voilà, j'ai trouve entre deux livres de la bibliothèque de mon père un carnet qui a appartenu à Jean-Baptiste et j'ai compris, comme un eurëka vraiment, que la seule raison pour laquelle tu te traînais jusqu'à chez moi et supportais ma conversation c'etait dans l'espoir de glâner quelques informations sur mon frère.

Je ne veux pas te dire combien il t'etait moralement superieur, combien à côte de lui et sur le plan moral qui t'obsède tant tu me fais l'effet d'un cafard tropical - je veux simplement te dire adieu en te faisant ce que tu ne sais et ne sauras sans doute jamais faire : un cadeau. Je t'ai envoye ce matin par la poste ce petit carnet qui va grandement te decevoir : il est noirci de titres et d'editions de livres et de numeros de pages. C'etait ce carnet qu'il avait sur lui quand il avalait la bibliothèque de mon père. Je me souviens de lui, assis entre le laurier et le bouleau, en train de lire et d'ecrire sur un carnet ; un jour je l'ai rejoint et je me suis assoupie sur son epaule. Je comprends maintenant qu'il notait les pages pour retrouver facilement des phrases qui l'avaient marque ; je ne rêve pas que tu t'ameliores ou que ces lectures t'illuminent, je ne rêve plus de rien à ton sujet. Je t'offre ce morceau de l'être qui a le plus compte dans ma vie pour que tu ne songes plus jamais à revenir dans celle-ci ; mais je ne me fais plus d'illusion à ton sujet. Il y a des gens qui savent tout, qui ont tout lu, qui sont des bibliothèques et des discothèques ambulantes - mais qui sont incapables de juger les situations en hommes, d'aimer ceux et celles qui les aiment, de ne pas faire souffrir de façon disproportionnee ceux qu'ils en sont venus à haïr. Je te souhaite de ne jamais devenir un de ces heros de la connaissance qui ne remarquent pas les changements de coiffures de leurs amoureuses. Je te souhaite... (ça continue sur dix lignes)

samedi 7 mars 2009

Es ist das höchste der Gefühle (3)


La Reine de la Nuit confie à Tamino son désespoir de savoir sa fille prisonnière de SARASTRO, que les trois fées viennent de présenter comme un être infâme et sans scrupules. La Reine de la Nuit promet à Tamino que s'il parvient à l'arracher aux griffes de Sarastro, Pamina sera sienne pour l'éternité. Mais il faudra compter avec le serviteur de Sarastro : le noir MONOSTATOS, qui apparaît dans le médaillon aux côtés de sa belle captive.















Tandis que Tamino prie pour que les dieux ne l'aient pas trompé, Papageno se lamente de ne plus pouvoir parler. Heureusement les fées réapparaissaient et libèrent l'oiseleur de son cadenas. Elles apportent aussi aux deux aventuriers, de la part de la Reine de la Nuit, des armes un peu spéciales qui les aideront à triompher des épreuves qui les attendent. A Papageno elles donnent un carillon magique, et à Pamino... une flûte enchantée. Ainsi équipés les deux hommes se séparent et partent à la recherche de Pamina.

mardi 3 mars 2009

Es ist das höchste der Gefühle (2)

C. T'as rien de mieux à faire qu'écouter cette musique à longueur de journée ?
M. Tu parles du film de Bergman ?
C. En plus c'est un film...
M. J'ai très exactement rien de mieux à faire si tu veux tout savoir.

Rien de mieux à faire que d'accompagner le lever de rideau sur un prince perdu dans une nature sauvage. Au plus fort de la tempête TAMINO appelle à l'aide. Un dragon (un serpent) le poursuit ; la façon dont ce dragon bouge est si belle qu'elle justifie un premier extrait :



Surgissent trois fées au service de la Reine de la nuit qui abattent le monstre avec des javelots d'or et contemplent Tamino évanoui. Elles lui trouvent une beauté inhabituelle chez un homme et se disputent le privilège de rester pour le veiller ; mais le prince se réveille déjà : elles doivent disparaître.















Tandis que Tamino se demande s'il n'est toujours vivant qu'en rêve un curieux personnage fait son apparition. PAPAGENO l'oiseleur nous est présenté au sortir du lit, sur le point de partir au travail. C'est un personnage du peuple : un peu benêt, un peu menteur (il fait croire que c'est lui qui a tué le dragon), typique en ce qu'il n'a pas d'autre préoccupation que de trouver sa moitié mais quand même assez bizarre - et donc sympathique - vu que son "travail" est de souffler dans une flûte de Pan pour attirer les oiseaux et les amener à la Reine de la nuit. L'aria "Der Vogelfänger bin ich ja" chanté en suédois par ce vibrionnant Papageno blond est irrésistible :



C'est moi l'oiseleur, toujours de bonne humeur, tout le monde me connait et tout le monde m'aime bien, mais j'ai un problème : je suis seul, et j'aimerais bien pouvoir attraper un jour autre chose que des oiseaux si vous voyez ce que je veux dire. (Je résume)

Les trois fées reviennent, punissent Papageno d'avoir menti en lui cadenassant la bouche et offrent à Tamino un médaillon qui figure une princesse, PAMINA. Tamino tombe sous le charme de son doux sourire ; mais soudain elle baisse la tête dans le médaillon, et son sourire s'efface. Tamino s'interroge. Tamino est bouleversé. Tamino est amoureux.














Mais voilà qu'un roulement sourd se fait entendre au loin. Les fées se taisent, les nuages s'assombrissent, la lumière baisse. La Reine de la nuit va paraître...